Le futur régime, à base de bactéries ?

Minceur ou obésité : le rôle des bactéries
On savait déjà que l’obésité ne dépend pas seulement du régime alimentaire, mais aussi de facteurs génétiques. Ceux-ci font que l’un aura une plus grande propension à devenir obèse que l’autre.
Un autre élément entrerait en jeu : notre flore intestinale, c’est-à-dire les milliards de bactéries qui colonisent notre système digestif. Plusieurs études ont récemment montré que les personnes ayant une flore moins diversifiée seraient plus à risque d’obésité. Certaines bactéries auraient un rôle « protecteur » contre l’obésité…
Des bactéries qui font maigrir…
Suite à ces premières découvertes, une équipe de chercheurs américains a voulu aller plus loin : ces bactéries associées à la minceur pourraient-elles aider les personnes obèses à maigrir ?
Pour en avoir leur cœur net, ils ont cherché quatre paires de jumelles, dont à chaque fois l’une était obèse et l’autre de corpulence normale. Ils ont recueilli leurs bactéries intestinales et les ont implantées chez des souris.
Résultat : les souris qui recevaient les bactéries des jumelles obèses prenaient du poids, tandis que celles recevant les bactéries des jumelles minces restaient minces.
Ensuite, les scientifiques ont mis dans la même cage les souris devenues obèses et les souris restées minces. Et comme les rongeurs ont pour habitude de manger leurs excréments respectifs, leurs bactéries intestinales se sont bien vite mélangées…
Résultat ? Après cinq jours de cohabitation, les souris obèses devenaient minces. Par contre, les souris minces restaient minces… ! Signe que les bactéries propres aux minces avaient envahi le système digestif des souris obèses, et pas le contraire !
Le rôle du régime alimentaire
Des résultats épatants mais les scientifiques restaient perplexes… C’est pourquoi ils ont décidé de changer le régime alimentaire des souris. Alors qu’on leur servait une alimentation saine , riche en fibres et pauvre en graisses saturées , ils leur ont ensuite donné des repas riches en graisses saturées et pauvre en fibres, c’est-à-dire beaucoup moins sains mais plus proches des repas habituels aux Etats-Unis.
Résultat : les souris obèses ne maigrissaient plus ! L’alimentation saine semble donc être ce qui permet aux « bonnes bactéries » de prospérer…
Pas de potion régime-miracle donc mais des résultats encourageants car ils ouvrent la voie à l’élaboration de nouvelles thérapies contre l’obésité ! D’ici là, pensez déjà à adapter votre alimentation…
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Source
Gut microbiota from twins discordant for obesity modulate metabolism in mice , Ridaura VK and al. Science, 2013 Sep

Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 23/09/2013