Les allégations de santé sortent du flou

Les rayons de nos supermarchés ne manquent pas de tentations : emballages créatifs, slogans séduisants… et promesses diverses et nombreuses ! Même si nous savons qu’au fond, c’est le contenu qui compte, difficile de ne pas se laisser influencer…
Ainsi, entre un produit qui proclame sa « faible teneur en matières grasses » et un autre qui, malgré une composition identique, ne prend pas la peine de le mentionner, le consommateur aura généralement tendance à aller vers le premier, plus explicitement rassurant.
Des allégations justifiées…
Mais ce n’est pas tout ! Au-delà de ces allégations dites « nutritionnelles », l’industrie agro-alimentaire a fréquemment recours à des « allégations de santé », qui rappellent les vertus supposées de tel ou tel nutriment. Certains yaourts ou desserts lactés affichent ainsi une mention rappelant que « le calcium est nécessaire au maintien d’une ossature normale » tandis que les margarines allégées vous glissent à l’oreille que « la réduction de la consommation de graisses saturées contribue au maintien d’un taux normal de cholestérol ». Jusque-là, pas de quoi crier au loup même si l’impact direct sur la santé est parfois discutable. Mais il s’agit bien de données prouvées scientifiquement. Le problème est que, jusqu’il y a peu, les allégations les plus fantaisistes étaient également de la partie… De quoi nous faire prendre des vessies pour des lanternes !
222 allégations autorisées
Afin de mettre bon ordre dans cette prose plus publicitaire que sanitaire, l’Union européenne a donc lancé une vaste enquête sur les allégations de santé. Sur base d’une évaluation scientifique menée par l’EFSA (European Food Safety Authority), la Commission européenne a publié en mai 2012 une liste de 222 allégations autorisées après en avoir examinées 2.760 ! Suite à la publication de cette liste, les industriels ont eu 6 mois pour s’adapter et, depuis décembre 2012, toute allégation non autorisée est désormais interdite.
Chaque promesse ou message santé répond par ailleurs à des conditions strictes d’utilisation. Par exemple, un fabricant de chewing-gum pourra mentionner que « les chewing-gums sans sucres contribuent à maintenir la minéralisation des dents » uniquement si le produit peut effectivement être considéré « sans sucres » d’après la législation européenne (moins de 0,5 g par 100 g). Le fabricant devra également mentionner que cet effet n’est obtenu que si le chewing-gum est mastiqué au moins 20 minutes et après les repas.
Vitamines et minéraux : les grands gagnants
La plupart des allégations retenues par la Commission concernent en réalité les bienfaits des vitamines et des minéraux, des nutriments pour lesquels les scientifiques possèdent de nombreuses données : « la vitamine D contribue au maintien de la santé osseuse », « le fer contribue à réduire la fatigue », etc. En revanche, quelque 120 allégations concernant les probiotiques ont été rejetées. Non pas que ces produits soient condamnés et considérés comme inefficaces : simplement, les preuves de leur action sur l’immunité par exemple ont été jugées actuellement insuffisantes. Les industriels doivent donc désormais adapter leur discours. Quant au consommateur, il sera dorénavant confronté à moins de mirages. De quoi remplir son caddie plus sereinement.
Le conseil de votre pharmacien Giphar
Restez vigilant !
Les allégations de santé vous rappellent les vertus respectives de certains le profil général du produit ! Ainsi un aliment riche en calcium, lequel « contribue au maintien d’une ossature normale », pourra aussi être très gras et très sucré ! Prenez donc le temps de lire les étiquettes (teneur en calories, graisses, sucres, protéines, glucides, sel…) et faites vos comptes !
Pour en savoir plus
La liste des allégations nutritionnelles et de santé autorisées par l’Union européenne est disponible (en anglais) sur http://ec.europa.eu/nuhclaims
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