Des médicaments pour mieux dormir : une bonne idée ?

Face à une insomnie, de nombreuses personnes se tournent vers les somnifères. S’ils peuvent être bénéfiques à court terme, leur usage n’est pas sans risques. En outre, certains médicaments perturbent le sommeil.


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

L’insomnie : un « mauvais » sommeil

L’insomnie est caractérisée par un sommeil de mauvaise qualité (difficulté d’endormissement, éveils matinaux précoces, sommeil non réparateur) accompagné de répercussions diurnes : troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire, fatigue, parfois somnolence, irritabilité...

 

Chercher la cause de l’insomnie

En cas de sommeil difficile, le recours aux médicaments ne doit pas être systématique ! Il faut d’abord chercher une éventuelle cause sous-jacente à l’insomnie, telle qu’une mauvaise hygiène du sommeil, un environnement perturbant le sommeil, une dépression, des apnées du sommeil… et la prendre en charge.

 

Les médicaments : oui, mais…

Même s’il est indiqué, le traitement médicamenteux doit être de courte durée et suivi par un médecin.
Différents types de médicaments peuvent aider à dormir :

 

  • Les benzodiazépines (BZD) à visée hypnotique sont les médicaments les plus couramment prescrits. Ils agissent sur l’endormissement et la durée du sommeil. Néanmoins, ils perturbent la physiologie du sommeil et peuvent donc entraîner une somnolence diurne ou des troubles de la mémoire. La prise de BZD est associée à un risque élevé de tolérance  - l’organisme s’adapte au médicament et a besoin d’une dose de plus en plus importante pour obtenir un effet identique - et de dépendance. En outre, l’insomnie peut s’aggraver en cas d’arrêt brutal du médicament. D’où l’importance de les prendre le moins longtemps possible (maximum 3 semaines), d’utiliser la plus faible dose efficace et de les arrêter progressivement.

 

  • Les apparentés aux BDZ ont une action très proche de celle des BZD. Contrairement à ces derniers, ils respectent la structure physiologique du sommeil. Leur durée d’action étant courte, ils sont surtout indiqués dans l’insomnie d’endormissement. Tout comme les BZD, ils doivent être pris maximum 3 semaines, à la plus faible dose efficace, et être arrêtés progressivement.

 

  • Certains antidépresseurs, comme l’amitriptyline, ont un effet sédatif. Ils doivent cependant être réservés aux insomnies associées à une dépression.

 

  • La mélatonine : cette hormone produite par notre organisme a démontré son efficacité pour les insomnies liées à un décalage horaire. Toutefois, une mélatonine à libération prolongée a obtenu l’autorisation de mise sur le marché dans l’insomnie du sujet âgé de plus de 55 ans.

 

  • Certains antihistaminiques H1, comme la doxylamine, ont un effet sédatif et sont parfois utilisés pour traiter l’insomnie. Toutefois, vu leurs effets secondaires (constipation, sécheresse de la bouche, palpitations cardiaques…), ils sont peu recommandés, notamment chez le sujet âgé.

 

Trouble du sommeil : et si c’était dû aux médicaments ?

Certains médicaments peuvent aussi être la cause de l’insomnie, comme certains antiépileptiques, bêtabloquants, antiparkinsoniens, médicaments cardiovasculaires, décongestionnants… voire même les somnifères lorsqu’ils sont arrêtés brutalement !

 

Le recours aux médecines douces

Les médecines douces peuvent être une alternative intéressante aux médicaments.

  • L’homéopathie :

    • Passiflora incarnata 5CH (5 granules 2 fois par jour)

    • En cas de nervosité : Passiflora composé (5 granules 2 fois par jour)

    • En cas de choc émotionnel : Ignatia amara 7CH (5 granules 2 fois par jour)

 

 

L’hygiène : la clé d’un bon sommeil

Près de 90 % des problèmes de sommeil trouvent leur origine dans notre mode de vie. Maintenir une bonne hygiène du sommeil est donc indispensable pour passer des nuits reposantes et réparatrices, sans se ruer sur les somnifères.

À lire aussi  
Insomnie : un cauchemar éveillé

Troubles du sommeil : des nuits de tout repos


Sources
Article réalisé en collaboration avec le Dr Marie-Françoise Vecchierini, médecin spécialisé dans la prise en charge des troubles du sommeil et membre de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance.
* Guay B. Le traitement pharmacologique de l’insomnie : controverses et réalité. Le médecin du Québec. 2010
*CBIP. Prise en charge de l’insomnie, 2009 > http://www.cbip.be/PDF/Folia/2009/P36F05B.pdf
*Grima M. Module de Pharmacologie Clinique DCEM3 2004/2005, « Les Hypnotiques ». Faculté de Médecine de Strasbourg, 2008.

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Kathleen Mentrop
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 22/04/2014

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