Au quotidien : bien vivre sa ménopause

Comment faire face aux conséquences de la ménopause ?

La carence en oestrogènes, propre à la ménopause, a un impact plus ou moins important sur la qualité de vie et l’état de santé des femmes. Tour d’horizon des principales conséquences de ce changement hormonal majeur… et de la façon dont vous pouvez y faire face.


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

Bouffées de chaleur : le grand classique de la ménopause

Les bouffées de chaleur sont à la (péri)ménopause ce que les nausées matinales sont à la grossesse : le plus connu et souvent le premier symptôme d’un grand bouleversement hormonal. La bouffée de chaleur n’est autre qu’une sensation de chaleur intense touchant le visage, le cou et le thorax. Elle dure de 30 secondes à 2 minutes, et s’achève le plus souvent par des sueurs froides. Les trois quarts des femmes commencent à en souffrir dès la périménopause.

Certaines, les plus chanceuses, n’en ont que 1 ou 2 par jour ou par nuit alors que d’autres ont jusqu’à 20 bouffées de chaleur quotidiennes! Et ça dure : la moitié des femmes en souffre pendant plus de 5 ans et 1 sur 4 pendant plus de 10 ans…

 

  • Que faire contre les bouffées de chaleur ?

Dans plus de 85 % des cas, un traitement hormonal de substitution (THS) vient à bout des pires bouffées de chaleur et ce, en quelques semaines. Quant aux traitements non hormonaux, type phytothérapie (les isoflavones de soja, par exemple), ils peuvent parfois les soulager, mais moins efficacement et avec moins de constance que les THS.

 

Ménopause : des kilos en plus

À cause d’une modification du métabolisme, 8 fois sur 10, ménopause rime avec kilos supplémentaires. Ajoutez à cela la diminution des exercices physiques et l’augmentation des plaisirs de la table, et c’est la totale !

Non seulement la carence en oestrogènes facilite la prise de poids (7 kg en moyenne, parfois plus, entre 45 et 55 ans), mais en plus, elle entraîne une modification de la répartition des graisses : celles-ci se concentrent sur le ventre, la taille s’élargit et des bourrelets apparaissent.

 

  • Peut-on éviter de grossir ?

Oui… à condition de prendre le taureau par les cornes ! Idéalement, dès l’âge de 40 ans, la femme qui veut prévenir la prise de poids typique de la ménopause a tout intérêt à s’astreindre à une bonne hygiène de vie.

C’est-à-dire faire de l’exercice et surveiller de près son alimentation.

 

Des os moins solides

En France, 1 femme sur 3 souffrira d’ostéoporose(1). Une maladie à l’origine d’une perte de densité et donc d’une fragilisation des os, avec à la clé un important risque de fractures. Il s’agit de la principale complication à long terme de la ménopause.

Et pour cause : les oestrogènes  favorisent le perpétuel renouvellement osseux. Certes, avec l’âge, les hommes comme les femmes voient leur capital osseux diminuer inéluctablement, mais la ménopause donne un coup d’accélérateur au phénomène.

 

  • Peut-on retarder l’ostéoporose postménopausique ?

L’ostéoporose ne se guérit pas. Cependant, certaines mesures permettent de retarder son apparition et/ou de diminuer le risque de fracture. Grâce aux oestrogènes qu’il contient, le traitement hormonal de substitution (THS) occupe une place de choix dans la prévention de la maladie. Même si l’ostéoporose dépend pour beaucoup du patrimoine génétique, de l’âge et du sexe (trois facteurs de risque auxquels on ne peut rien changer !), une bonne hygiène de vie est fondamentale. Dès de début de l’âge adulte, on recommande aux femmes de consommer
suffisamment de calcium, d’avoir assez de vitamine D et de pratiquer une activité physique régulière.
N’hésitez pas à faire un bilan de santé chez votre médecin qui peut vous prescrire une ostéodensitométrie, un examen médical qui mesure la densité osseuse. Il est également possible d’évaluer votre risque d’ostéoporose en remplissant un questionnaire.

 

Une sexualité plus compliquée

Sans traitement, la carence en oestrogènes entraîne tôt ou tard une sécheresse de la muqueuse vaginale qui peut alors s’atrophier. La femme éprouve une sensation (bien réelle) de sécheresse vaginale, provoquant des douleurs lors des rapports sexuels, surtout au moment de la pénétration. Le bon équilibre de la flore vaginale étant perturbé, elle est également plus vulnérable aux petites infections et aux cystites. Tout cela explique sans doute pourquoi 58 % des femmes ménopausées déclarent ne plus avoir envie de faire l’amour…

 

  • La sexualité s’arrête-t-elle avec la ménopause ?

Non, la ménopause ne sonne pas l’heure de la retraite sexuelle. Les THS peuvent améliorer les troubles de la libido et diminuent les symptômes décrits ci-dessus. Il existe également des traitements hormonaux locaux, sous forme de gel ou d’ovule, qui régénèrent les parois du vagin et augmentent sa lubrification.
Mais par-dessus tout, il importe que le conjoint fasse preuve de douceur et de compréhension, et que le couple communique.

 

Augmentation du risque cardiovasculaire

Les risques cardiovasculaires sont une conséquence et non un symptôme de la ménopause. En effet, tout au long de la vie ovarienne, les oestrogènes ont un effet protecteur : ils favorisent la vasodilatation des artères et améliorent les taux de cholestérol. Or, quand les taux  d’oestrogènes s’effondrent, cette protection naturelle disparaît. À terme, la ménopause pourrait donc altérer la qualité des parois artérielles, augmentant ainsi le risque cardiovasculaire (angine de poitrine, infarctus du myocarde, AVC, etc.)

 

  • Peut-on diminuer son risque cardiovasculaire ?

Oui, en conservant une bonne hygiène de vie, en luttant contre le tabagisme et la surcharge pondérale, en pratiquant un exercice physique régulier, mais aussi en surveillant de près sa tension artérielle, l’apparition d’un éventuel diabète et son taux de cholestérol.

N’oublions pas qu’en France, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes(2)

 

Ménopause : en parler, pour mieux la vivre

Votre médecin n’est pas médium ! Si vous ne lui en parlez pas, il ne peut pas deviner que vous rencontrez des difficultés psychologiques, sexuelles, affectives, etc. Or, à tous ces problèmes, il y a certainement des solutions. S’il le juge opportun, votre médecin peut notamment vous  diriger vers d’autres professionnels (psychologue, diététicienne, etc.) qui peuvent réellement vous aider à mieux vivre cette période délicate.

 

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Sources
(1) Voir Giphar Magazine n°2.
(2) Source : Inserm-CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès).
Merci au Dr Alain Tamborini, auteur de « 800 questions au gynécologue », Marabout, 2009.

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Candice Leblanc
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 01/11/2012

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