Bébés, enfants et ados : comment nourrir leur capital santé

Une bonne alimentation pour des enfants en pleine santé

Tous les parents le savent, c’est au cœur d’une alimentation saine et équilibrée que les enfants puisent ce dont ils ont besoin pour grandir et se forger un solide capital santé. Mais comment s’assurer que leurs besoins nutritionnels sont tous satisfaits ? Quelques repères, du biberon à l’assiette.


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

À chaque étape de sa vie, l’alimentation joue un rôle crucial dans le développement de l’enfant. Toute insuffisance d’apport en énergie sous la forme de protéines, lipides, minéraux ou vitamines peut avoir des conséquences sur sa santé d’aujourd’hui comme de demain.

Lors des premiers mois, la croissance du bébé est spectaculaire : son poids est multiplié par trois, sa taille croît de près de 50 %, et son cerveau passe de 300-400 grammes à plus de 1 kilo en un an.

Entre 4 ans et 11 ans, l’enfant prend en moyenne, chaque année, 2 kilos et 6 centimètres.
À la puberté, le jeune adolescent gagne plus de 20 centimètres.

 

Alimentation des enfants : « Que ton aliment soit ta première médecine. »

 Il y a près de 2 500 ans, le médecin grec Hippocrate l’affirmait déjà : l’alimentation est primordiale pour se maintenir en bonne santé. Et il est vrai qu’une nourriture variée, équilibrée et riche en vitamines, en minéraux, en oligo-éléments, en acides gras essentiels, etc., protège nos enfants contre de nombreux troubles. Mais, aujourd’hui, avec l’appauvrissement des sols, l’apport nutritionnel des aliments n’est plus toujours assuré. De plus, les modes de transformation des aliments sont également susceptibles de dégrader une part de leurs vitamines.
Dans ce contexte, comment être certain que son enfant reçoit une alimentation bonne pour sa santé tout au long de sa croissance et qu’il ne souffre pas de carences préjudiciables ?

 

Éviter le trop-plein de calories vides pour une alimentation saine des enfants

Pas d’inquiétude ! En suivant les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS), les besoins de votre enfant, quel que soit son âge, seront correctement couverts. Par ailleurs, tâchez de privilégier des aliments de bonne qualité nutritionnelle en choisissant des fruits et des légumes frais et de saison. Évitez les « calories vides », c’est-à-dire tous les aliments transformés, qui apportent beaucoup de calories pour très peu, voire pas du tout, de micronutriments indispensables : plats préparés, produits « raffinés » (sucre blanc, farines blanches).

Optez plutôt pour des céréales complètes (pain, riz, pâtes, etc.), plus riches en minéraux et en fibres. Faites aussi plus de place au poisson, en variant les espèces et les lieux d’approvisionnement, ainsi qu’aux légumineuses, aux noix et aux graines.

 

L’alimentation des enfants pas à pas

Il n’est jamais trop tôt pour acquérir de bonnes habitudes alimentaires

De 0 à 6 mois, le lait est l’aliment essentiel du bébé. Mais pas n’importe lequel ! Si le lait maternel est des plus recommandés, les laits infantiles et les laits de croissance – enrichis en fer, en vitamines, en calcium, en acides gras essentiels, et allégés en protéines – peuvent également assurer l’ensemble de ses besoins nutritionnels.

En revanche, le lait de vache n’est pas du tout adapté au système digestif des enfants de moins d’un an. À partir du cinquième, voire du sixième mois, le bébé part à la découverte de nombreux aliments. Légumes, fruits, puis œufs, poissons, viandes, etc. Cette étape d’apprentissage fondamentale se poursuit graduellement jusqu’à l’âge de trois ans.

 

Pourquoi le lait maternel ?

Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le lait maternel est à privilégier de façon exclusive pour les nourrissons jusqu’à l’âge de 6 mois. Il est également conseillé de poursuivre l’allaitement au sein en complément d'une alimentation adaptée. Le lait maternel renferme en effet de multiples bienfaits pour la santé du nourrisson, en apportant tous les nutriments nécessaires, mais aussi en permettant de constituer et renforcer ses défenses immunitaires.

Les laits infantiles restent toutefois une bonne alternative pour les mamans qui ne peuvent ou ne souhaitent pas allaiter, car riches en nutriments essentiels et adaptés aux besoins selon les âges.

Le conseil de votre pharmacien Giphar

Pour favoriser la montée de lait : prendre, avant chaque tétée, cinq granules de Ricinus communis 5 CH et cinq granules d’Alfalfa 6 DH.

 

Alimentation des enfants : les bons repères

À partir de trois ans, plus d’interdit ! Encouragez simplement votre bambin à diversifier ses aliments. À côté des cinq fruits et légumes par jour – riches en vitamines, en minéraux et en fibres –, proposez-lui des produits céréaliers à chaque repas. Ceux-ci fournissent des glucides complexes et sont importants pour le fonctionnement des muscles et du cerveau.
Les produits laitiers (trois à quatre par jour, selon la taille de la portion) sont essentiels à la croissance et à la bonne minéralisation de ses os. Une à deux fois par jour, faites figurer au menu, en alternance, de la viande, du poisson ou des œufs, sources majeures et équilibrées de protéines.

 

Alimentation de l'enfant : supplémentations et compléments alimentaires

Malgré les bonnes habitudes instaurées, votre enfant picore à peine au dîner, enchaîne les rhumes ou a du mal à se concentrer ? Il existe une supplémentation « officielle », destinée à prévenir certaines carences. Ainsi, la vitamine D, nécessaire à l’absorption et à la fixation du calcium, est souvent prescrite par les pédiatres jusqu’aux 5 ans de l’enfant. La vitamine K, nécessaire à la coagulation du sang, peut être administrée aux bébés nourris au sein. En revanche, le fluor n’est plus donné automatiquement.

Pour le pédiatre Patrick Tounian2, « une alimentation variée et équilibrée suffit à apporter les nutriments indispensables ». Pour d’autres, les compléments alimentaires peuvent être un coup de pouce, à condition de ne pas compter sur la seule supplémentation pour corriger les effets négatifs induits par une mauvaise alimentation. Si votre enfant est fatigué, pratique une activité sportive plusieurs heures par semaine ou souffre d’infections répétées, une cure de compléments multivitaminés peut être utile ponctuellement. De même qu’une supplémentation en fer si l'enfant mange peu ou pas de viande rouge.

Avec l’accélération de la croissance et les besoins supplémentaires en calcium, veillez à ce que vos pré-ados consomment suffisamment de laitages : ils ont besoin, chaque jour, de 1 g de calcium, soit l’équivalent d’un litre de lait. De la puberté jusqu’à la fin de l’adolescence, il ne suffit pas de « manger du calcium », il faut également le fixer. Cela peut justifier de faire, deux fois dans l’hiver, une cure de vitamine D.

 

Bien nourrir le microbiote intestinal et le cerveau des enfants

Prises répétées d’antibiotiques, épidémies de gastro-entérite… le microbiote intestinal, gage d’une bonne digestion et d’un bon système immunitaire, est parfois mis à mal. Une cure de probiotiques peut améliorer l’équilibre de la flore intestinale et aide à renforcer les défenses naturelles.
Les oméga-3 sont des acides gras essentiels pour le cerveau. Une étude menée par l’Inserm et l’Inra3 a montré que les adolescents en auraient particulièrement besoin. Les oméga-3 sont présents dans les poissons gras (saumon, maquereau, sardine…), et dans certaines huiles végétales (de colza, de noix, etc.). Un régime pauvre en oméga-3 à l’adolescence diminuerait les taux d’acides gras dans le cortex préfrontal, impliqué dans les fonctions cognitives complexes telles que la prise de décision et le raisonnement.

 

Les compléments alimentaires : une aide ponctuelle dans l’alimentation des enfants

L’utilisation des compléments alimentaires doit être limitée dans le temps. Si un enfant prend trop de magnésium ou de vitamine C, l’excès sera éliminé dans les urines. On ne connaît pas de cas d’excès d’oméga-3. En revanche, un surdosage en fluor provoque de petites taches indélébiles sur les dents et une supplémentation trop élevée en vitamines D et A ou en fer peut être dangereuse.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à votre pharmacien.

 

3 questions à…

Florence Foucaut, Nutritionniste-diététicienne à Paris, membre de l’Association française des diététiciens-nutritionnistes (AFDN).

Comment repérer d’éventuelles carences chez son enfant ?

Un enfant pâle, fatigué, sans beaucoup d’énergie, doit inciter les parents à consulter : il peut être carencé en fer. Les plus à risque sont les petits mangeurs et ceux qui n’aiment ni la viande ni le poisson.

Le fer joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques et dans le développement et les performances des fonctions cognitives. Une prise de sang permet de repérer facilement une carence.

4, 5 ou 6 mois… Quand débuter la diversification alimentaire de mon enfant ?

Le débat dure depuis trente ans ! Longtemps, les pédiatres ont pensé qu’introduire tôt les aliments réduisait les risques d’allergie. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande de débuter la diversification dès cinq mois, et d’introduire la viande, en petite quantité, à partir de huit mois.

Mieux vaut introduire les aliments nouveaux un par un, et non mélangés, afin de pouvoir détecter une éventuelle allergie.

Qu’est-ce qu’un poids normal pour un enfant ?

Surveiller la courbe de croissance est crucial les premières années, du fait du développement très rapide de l’enfant. S’il s’est toujours situé dans le bas ou dans le haut de la courbe, mais est en équilibre staturo-pondéral, pas d’inquiétude.

Si vers six ans, il y a décrochage de la courbe vers le haut, ou « rebond adipeux », la vigilance s’impose. On a constaté qu’il pouvait y avoir une corrélation entre rebond adipeux et obésité ultérieure. Mais pas question d’instaurer un régime hypocalorique. La prise en charge est plus axée sur la pratique d’une activité physique.

 

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Source

2 Auteur de Réponses à toutes les questions que vous vous posez sur l’alimentation de votre enfant, éditions Odile Jacob, 2014.
3 Unité 901, Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inserm/université d’Aix-Marseille) et de l’UMR 1256, Nutrition et Neurobiologie intégrée (Inra/université de Bordeaux).

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Comité éditorial Giphar
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 09/03/2018

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