La dépression des seniors : ça existe !

La dépression est très fréquente chez les personnes âgées. L’une des causes fréquentes de dépression ? La perte du conjoint : pourquoi se lever, préparer le repas ou tondre la pelouse quand plus personne ne vous attend ? Mais le grand âge est souvent aussi – on le dit moins – le moment des grandes remises en question. Qu’ai-je fait de ma vie ? Ai-je été heureux ? Et puis-je l’être encore ? Des blessures intimes se rouvrent. « À 30 ans, la mort paraît lointaine. À 70 ans, il faut faire face aux épreuves du vieillissement et aux angoisses de la mort », explique Patrick De Neuter, psychanalyste et psychothérapeute. De manière plus générale, l’isolement et le manque de contacts sociaux accroissent le mal-être. Passer toute la journée, voire toute la semaine, sans parler à personne, n’est pas bon pour le moral !
Dépression des seniors : des symptômes banalisés
Pour autant, il ne faut pas confondre déprime et dépression. La dépression n’est pas un coup de blues passager : elle se caractérise par une souffrance intense et inhabituelle qui se manifeste depuis au moins quinze jours. Ses symptômes sont autant psychologiques – apathie, tristesse, irritabilité, négligence au niveau de l’hygiène et de l’apparence – que physiques – troubles du sommeil, manque d’appétit, lenteur dans les gestes et la parole. Chez les personnes âgées, la reconnaissance de la maladie est néanmoins plus difficile, car le ralentissement général et le pessimisme sont souvent considérés comme des conséquences normales du vieillissement. De même, la dépression – parce qu’elle provoque de la confusion, des problèmes de concentration et de mémoire – est parfois confondue avec un début de démence (type maladie d’Alzheimer). Or il est important d’identifier la maladie, car sa prise en charge est aussi nécessaire – et efficace ! – à cet âge que chez un jeune adulte.
Quelles solutions à la dépression des personnes âgées ?
Le traitement par antidépresseurs permet souvent de reprendre pied : 6 semaines sont en général nécessaires pour voir apparaître les premiers bénéfices. Une psychothérapie peut également être envisagée, seule ou en complément du traitement médicamenteux. Car contrairement à une autre idée reçue, il n’y a pas d’âge pour aller chez le psy ! « Il n'est jamais trop tard pour envisager les choses qui nous arrivent autrement », confirme Patrick De Neuter. Les groupes de parole ont aussi d’importantes vertus thérapeutiques. Par ailleurs, l’entourage peut se révéler d’une grande aide. Des visites fréquentes, de petites attentions, un compliment… : les marques de soutien sont essentielles pour traverser cette période difficile.
Les méthodes douces pour aider à retrouver le moral
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La sophrologie a pour objectif d’harmoniser le corps et l’esprit grâce à des exercices qui mobilisent les ressources physiques et mentales. Une forme de « super » relaxation.
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La pleine conscience est un type de méditation « ouverte » qui consiste à laisser venir ses pensées sans jugement. Elle permet de se reconnecter au présent et d’éloigner les ruminations négatives.
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Le taï-chi, art martial « doux » venu de Chine, améliore l'équilibre, la force et la souplesse. De récentes recherches montrent qu’il permet également de booster l’estime de soi et de lutter contre l’anxiété.
En pratique
Association France dépression : www.france-depression.org ou 01 40 61 05 66
S.O.S. Dépression : http://sos.depression.free.fr ou 01 40 47 95 95
S.O.S. Amitié : www.sos-amitie.org (44 associations en région)
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Source
Merci à Patrick De Neuter, psychothérapeute et psychanalyste.
