Libérez-vous de vos dépendances !

Quand on parle d’addiction ou de dépendance, on ne parle pas forcément de la consommation de substances illicites, telles que l’héroïne, la cocaïne, l’ecstasy ou encore le cannabis, ces fameuses drogues que redoutent tant les parents ! Au royaume des dépendances et toxicomanies, elles ne sont que la pointe de l’iceberg. La preuve : en France, les deux drogues les plus répandues (et les plus meurtrières) sont légales ; il s’agit du tabac et de l’alcool…
Qu’est-ce qu’une addiction ?
On a longtemps opposé les drogues « douces » aux drogues « dures ». « Cette distinction n’est pas pertinente », explique le Dr Denis Richard, coauteur du Dictionnaire des drogues et des dépendances(1). Ce n’est pas tant la nature du produit qui détermine la sévérité de l’addiction que la fréquence et les circonstances dans lesquelles il est consommé. Boire un verre de vin de temps en temps, ce n’est pas la même chose que s’enivrer quotidiennement ! De même, une personne qui a consommé une fois de la cocaïne dans sa vie ne peut pas être qualifiée de cocaïnomane…
Il existe également plusieurs dépendances sans produit : l’addiction aux jeux, la cyberdépendance, la boulimie, la dépendance au sexe, au travail, au shopping… « En fait, dès que vous perdez la liberté de vous abstenir, vous entrez dans le cadre de l’addiction », résume le Dr Denis Richard.
Addiction : un esclavage à plusieurs facettes
Se libérer d’une addiction ne signifie pas seulement surmonter les effets physiques d’un éventuel manque. À terme, il s’agit surtout de (ré)apprendre à vivre au quotidien sans le produit ou le comportement. Cesser d’y penser. Retrouver le goût du bonheur et l’épanouissement sans cette « béquille » qui n’en est pas une. Bref, redevenir libre ! Tel est l’objectif des différents traitements destinés à combattre une addiction.
Addictions et génétique
Les addictions sont souvent héréditaires. Par exemple, un individu dont un ou les deux parents sont accros au tabac ou à l’alcool a environ 60% de risque de le devenir à son tour. Question d’environnement, d’éducation… et de génétique ! En effet, plusieurs études ont mis en évidence des gènes dits de vulnérabilité qui augmentent le risque « addictif » d’une personne. En d’autres termes, certains sont génétiquement plus à risque de devenir dépendant que d’autres.
Source : P.Gorwood, « Le concept des addictions sous l’angle de la génétique ». Cairn, 2008.
Les drogues en France : quelques chiffres*
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Tabac : 30 % de la population adulte fume (73.000 décès par an)
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Alcool : 3,8 millions de consommateurs à risque (49.000 décès par an)
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Médicaments psychotropes (anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs) : 18 % de la population adulte est sous traitement
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3 % de la population adulte a expérimenté la cocaïne et 1,2 % l’héroïne (environ 300 décès par surdose par an)
Source
*Chiffres clés 2013 de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies : www.ofdt.fr.
(1) D. Richard, J.-L. Senon et M. Valleur (sous la direction de), « Dictionnaire des drogues et des dépendances », Larousse, 2009.

Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 01/01/2014