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Un sac de glaçons sur un hématome, des tranches de concombre sur les cernes, un jet d’eau froide sur les jambes lourdes…, ces remèdes de grand-mère exploitent les vertus du froid. Mais en quoi consistent-elles ? Comment s’expliquent leurs effets sur le corps ?
Des températures trop basses peuvent être dangereuses pour la santé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’organisme réagit au froid. L’hypothalamus est la région du cerveau qui gère, entre autres, la thermorégulation. Il réceptionne les informations sur l’environnement extérieur (fait-il chaud ? froid ?) et, en fonction des besoins, ordonne au corps de transpirer, frissonner, etc. Objectif : maintenir notre température interne aux alentours de 37 °C. « Quand le corps humain est exposé à un froid extrême, il va vouloir protéger les organes vitaux… quitte à délaisser les extrémités (1) », explique Jean-Robert Filliard, docteur en sciences du sport et président de la Société française de cryothérapie corps entier. « La fréquence cardiaque diminue, la tension artérielle augmente et les vaisseaux se resserrent (vasoconstriction). » Quand les conditions redeviennent normales, ces réactions au froid sont immédiatement suivies par les phénomènes inverses : le cœur bat plus vite, les vaisseaux se dilatent et le sang irrigue et oxygène muscles et organes de plus belle. Voilà comment la cryothérapie (traitement par le froid) accélère la récupération des sportifs, par exemple.
Le froid a aussi des vertus anti-inflammatoires. « L’inflammation d’un tissu (peau, tendon, muscle, etc.) va de pair avec une augmentation de sa température », poursuit Jean-Robert Filliard. « Si vous mettez du froid sur une peau rouge et chaude, la température cutanée va forcément baisser. »
Mieux : non seulement le froid « éteint » le feu inflammatoire, mais il ralentit aussi le message de la douleur, véhiculé par les nerfs. Bref, il engourdit ! Le froid a donc également un effet antidouleur.
Vieux comme le monde, le froid comme traitement a un bel avenir devant lui !
Il y a quelques années, des chercheurs de l’université de Harvard (USA) ont constaté que les enfants obèses qui mangeaient beaucoup de glaces avaient l’intérieur des joues « creusées ». Et pour cause : le froid peut détruire les cellules graisseuses. Cette découverte a ouvert la voie au développement de la « lipocryolyse », une technique d’amincissement localisé, aujourd’hui très utilisée en médecine esthétique. Concrètement, l’applicateur de la machine « aspire » un bourrelet et diffuse un froid intense pendant une heure. En « gelant » les cellules graisseuses, on provoque leur « suicide » (apoptose) et, dans les 12 semaines qui suivent, leur évacuation par voie lymphatique. La technique n’est pas donnée (500 à 600 € par application), mais promet 25 à 40 % de cellules graisseuses en moins sur la zone traitée. Bémol : elle ne fonctionne pas chez tout le monde…
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Source
(1) C’est l’une des raisons pour lesquelles les gens perdus en montagne développent des engelures (brûlures par le froid) aux pieds ou aux mains, par exemple.