L’endométriose

Les symptômes et les traitements de l'endométriose

Caractérisée par des règles particulièrement douloureuses, l’endométriose touche près d’1 Française sur 10 en âge de procréer. Elle est présente chez près de la moitié des patientes consultant pour infertilité.


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endomètre, c’est-à-dire la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus, est, en principe, confiné à cette localisation. Cependant, chez les femmes souffrant d’endométriose, il se développe à d’autres endroits : sur les ovaires, derrière le col de l’utérus, ou plus souvent au niveau du péritoine*. Or, ces fragments de tissu « délocalisés » suivent le cycle hormonal et se mettent à saigner au moment des règles. Si les saignements de l’endomètre qui recouvrent l’utérus s’évacuent naturellement, ce n’est pas le cas de ces fragments.

Résultat : les saignements irritent les tissus « délocalisés » qui deviennent (très) douloureux.

 

La douleur, principal symptôme de l'endométriose

Une importante douleur au moment des règles est le principal symptôme de l’endométriose. Il y a particulièrement lieu de s’inquiéter si ces douleurs se répètent à chaque cycle et si elles s’intensifient.
Autre symptôme de l’endométriose : l’infertilité. On estime que l’endométriose est présente chez  près de 50 % des patientes qui consultent pour infertilité.

 

D’autres symptômes moins systématiques peuvent aussi mettre sur la piste d’une endométriose :

  • des douleurs « profondes » pendant les rapports sexuels,

  • la détection de kystes lors de l’examen gynécologique,

  • des troubles gastro-intestinaux lors des règles.

 

Endométriose : des femmes de 25 à 40 ans

L’endométriose touche principalement les femmes entre 25 et 40 ans. Actuellement, on évalue le nombre de cas en France à 1 femme sur 10. Cependant, la plupart des spécialistes estiment que ce chiffre est en dessous de la réalité, cette maladie étant encore sous-diagnostiquée. Il y a, en effet, en moyenne 8 à 10 ans entre l’apparition des premières douleurs liées à l’endométriose et le diagnostic. Une fille dont la mère souffre d’endométriose a 7 fois plus de risques d’en souffrir.
Notez que les femmes africaines sont moins touchées que les femmes occidentales.

 

Le diagnostic d’endométriose

Lorsqu’il y a suspicion d’endométriose, plusieurs examens peuvent être réalisés.

  • L’examen gynécologique, qui peut mettre en évidence des lésions localisées au fond du vagin.

  • Une échographie et/ou une IRM (Imagerie par résonance magnétique).

Ces examens peuvent aider à préciser le diagnostic et à localiser les kystes mais seul un prélèvement (laparoscopie ou cœlioscopie) et une analyse d’un morceau de kyste permettent de confirmer avec certitude la présence d’endométriose.

 

Endométriose : les traitements

Il n’existe à l’heure actuelle pas de moyen de soigner l’endométriose à proprement parler. En revanche, on peut agir au niveau des kystes et des symptômes.
Deux grands types de traitements existent :

  • le traitement hormonal qui consiste à bloquer l’ovulation et donc les règles. Conséquence : les kystes ne saignent plus et la douleur caractéristique de l’endométriose disparaît. Parmi ces  traitements : l’induction d’une ménopause transitoire  qui s’accompagne donc des effets secondaires de la ménopause (bouffées de chaleur, sautes d’humeur, prise de poids, etc.) ;

  • le traitement chirurgical qui consiste à retirer les lésions douloureuses.


Si ces deux types de traitements sont efficaces, ils ne permettent pas de soigner complètement l’endométriose, une récidive est donc possible. C’est pourquoi, une visite annuelle de contrôle chez son gynécologue est recommandée.
Le choix du traitement dépendra notamment de la demande de la patiente : si elle consulte pour lutter contre la douleur, le traitement hormonal sera privilégié. À l’inverse, si elle consulte pour une infertilité, on se tournera plutôt vers le traitement chirurgical.

 

Les complications de l’endométriose

Dans de très rares cas, l’endométriose peut avoir des répercussions sur le système digestif et/ou urinaire. En effet, les lésions d’endométriose sont de petites masses rigides qui, si elles se localisent à proximité de l’intestin ou de l’uretère (canal qui conduit l’urine du rein vers la vessie), peuvent exercer une pression sur ces structures et empêcher leur bon fonctionnement.

 

*péritoine : membrane qui tapisse l'abdomen, le pelvis et les viscères.


À lire aussi
Les troubles de la fertilité
Suivi gynécologique : ne pas négliger


Source
Interview du Pr Squifflet, gynécologue.

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Élise Dubuisson
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 01/07/2013

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