Immunothérapie : cancer, place à l’autodéfense

Et si l’une des solutions face au cancer se nichait au plus profond de nous ? Notre système de défense immunitaire nous permet au quotidien de lutter contre les agressions extérieures et les infections. Alors pourquoi ne pourrait-il pas également nous aider à combattre une tumeur et la prolifération de cellules cancéreuses ?
Système immunitaire : notre corps veille…
« Notre système immunitaire veille en permanence sur les cellules de l’organisme. Si l’une d’entre elles dysfonctionne, elle est automatiquement détruite », explique José Cohen, Coordonnateur du Centre d’Investigation Clinique en Biothérapie de l’Hôpital Henri Mondor. « Ce système de surveillance est extrêmement puissant, mais est malheureusement parfois pris en défaut, notamment en cas de cancer… »
Pourquoi cet échec ? Malgré les mutations génétiques répétées, les cellules cancéreuses font bien partie du « soi ». Il s’agit de nos cellules, et non pas d’un agent extérieur… Ce qui rend leur détection – et leur identification – moins faciles…
Des tumeurs bien malignes
À cette première difficulté s’ajoutent d’autres mécanismes. Le système immunitaire peut par exemple tout simplement être débordé par le nombre de cellules « malades » et ne pas parvenir à contenir l’extension de la tumeur, mais ce n’est pas tout ! Les cellules cancéreuses peuvent en effet également tromper le système immunitaire en se « camouflant » ou encore en lui envoyant des signaux qui l’empêchent de s’activer… Conséquence : « Autour d’une tumeur, il n’est pas rare de trouver de nombreuses cellules immunitaires mais qui restent inactives… »
Cap sur l’immunothérapie !
D’où une idée explorée depuis de nombreuses années déjà par les chercheurs : « Donner un coup de pouce à nos défenses en levant les barrières qui les freinent pour qu’elles effectuent elles-mêmes le grand nettoyage et éliminent les cellules cancéreuses. » Réactiver les cellules immunitaires muselées par la tumeur et renforcer leurs réponses… Cette nouvelle approche prometteuse s’appelle l’immunothérapie et pourrait demain changer la donne pour de nombreux malades.
Le cancer : en chiffres
-
1 homme sur 2 et 1 femme sur 3 se verra diagnostiquer un cancer avant l’âge de 85 ans.
-
Les plus fréquents sont le cancer de la prostate, le cancer du sein, le cancer du côlon-rectum et le cancer du poumon.
-
À l’heure actuelle, 60 % de guérison (tous types de cancer confondus), mais les résultats sont très variables d’un cancer à l’autre. Le cancer du sein atteint par exemple les 85 %.
L’immunothérapie pourrait demain améliorer encore ces résultats.
À lire aussi
Immunothérapie : une (r)évolution en marche ?
Cancer du poumon : de l’espoir grâce aux thérapies ciblées
Cancer : votre pharmacien à vos côtés
Sources
Merci au Pr José Cohen, Directeur d’une équipe INSERM au sein de l’Institut Mondor de Recherche Biomédicale et Coordonnateur du Centre d’Investigation Clinique en Biothérapie à l’Hôpital Henri Mondor de Créteil, et au Dr Emanuela Romano, chercheuse INSERM, oncologue médicale, responsable du Programme d'Immunothérapie au sein de l’Institut Curie.

Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 04/05/2017