Prostate : remédier aux effets des traitements sur la vie sexuelle

Retrouver une vie sexuelle malgré le traitement d'une maladie de la prostate

Les traitements hormonaux des maladies de la prostate peuvent avoir des effets secondaires.

Que faire lorsqu'il affecte la libido ou l'érection ?


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

Les effets sur la vie sexuelle

Pour bien comprendre comment l'on remédie aux effets secondaires des traitements sur la vie sexuelle, il faut rappeler quelques éléments fondamentaux.

On peut distinguer deux composantes de la vie sexuelle :

  • Le phénomène global : l'inspiration (libido).
  • Le phénomène local : la mécanique (érection).

 

 

  • L'inspiration ou libido

Elle est fortement conditionnée par le niveau hormonal. La baisse du taux de testostérone entraîne donc, à plus ou moins long terme, un tarissement du désir.

Le phénomène se passe au niveau cérébral. Mais les informations, transmises par le cerveau affectent aussi le niveau local (la mécanique de l'érection).
Et si l'on ne peut pas remédier à la baisse de libido et de désir, on peut agir sur le phénomène local.

Ainsi, un homme sous traitement hormonal qui souhaiterait, malgré sa baisse de désir, continuer d'avoir une vie sexuelle afin de satisfaire sa compagne, pourrait toujours avoir recours à des stratégies locales (implant pénien, injections intra-caverneuses pour provoquer une érection).

 

 

  • La mécanique dépend de plusieurs facteurs
  • La transmission d'information par les nerfs érecteurs ou bandelettes (le lien global=>local).
  • Le phénomène artériel (la verge se gonfle de sang jusqu'à l'érection).
     

 

Lorsque la transmission de l'information ne peut plus se faire (par exemple lorsque l'on est obligé d'enlever ou de couper les bandelettes, lors du traitement chirurgical du cancer de la prostate), il est possible de pallier l'absence d'érection :

  • en apportant directement l'information au niveau local, en ayant recours aux injections intracaverneuses ;
  • ou bien en créant un gonflement artificiel (implant pénien).

Lorsque l'information passe moins bien (en cas de lésion temporaire des bandelettes), le phénomène artériel est préservé mais insuffisant pour parvenir à une véritable érection. Les traitements médicamenteux de la dysfonction érectile seront efficaces, car ils agissent sur l'afflux de sang vers la verge.

 

Et le plaisir dans tout ça ?

Le plaisir est un phénomène subtil qui dépend à la fois d'évènements locaux (contractions musculaires) et globaux (transmission nerveuse, décryptage cérébral).

L'orgasme est un grand orage sympathique en ce sens que l'érection est sous la dépendance du système parasympathique, alors que l'éjaculation dépend d'une reprise de contrôle brutale par le système sympathique qui inhibe alors le système parasympathique. Bien entendu, les structures cérébrales, et notamment le système limbique, ont un rôle majeur dans la perception de l'orgasme.
Et dès lors que le cerveau entre en jeu, l'influence de l'expérience personnelle et des impressions subjectives du sujet joue.
Ainsi, en théorie, la chute du taux de testostérone se traduit par un tarissement progressif de la libido et, indirectement par une suppression du plaisir et de l'orgasme.

Mais le plaisir de l'homme dépend aussi de la satisfaction de donner du plaisir à sa partenaire, comme en témoignent les hommes qui ont participé à l'étude Krisis® sur l'exploration des discours masculins sur la sexualité, réalisée, par IPSOS pour l'AFU.
Un homme qui souhaiterait poursuivre une vie sexuelle en ayant recours à des traitements locaux, pourrait en tirer du plaisir.
En revanche, un homme, lassé par sa vie de couple, qui n'éprouve plus de désir pour sa compagne pourra se réfugier derrière les effets secondaires des traitements, et quand bien même ceux-ci ne seraient pas irrémédiables, pour renoncer à travailler la relation avec sa compagne, laissant sa vie sexuelle s'étioler sans agir.
Car parmi les incertitudes liées à la complexité du phénomène, une seule chose est sûre : la prise en charge précoce des problèmes sexuels, qu'ils soient consécutifs aux traitements du cancer de la prostate ou qu'ils ne le soient pas, permet d'améliorer le pronostic de leur évolution.
Une bonne érection, c'est comme une respiration : ça s'entretient...
Confronté à des problèmes d'érection, plus un homme consultera vite, plus il aura de chance de retrouver ou de préserver une vie sexuelle satisfaisante.
 

Lire la suite : Le cancer de la prostate

 

Source
Mis en ligne avec l'autorisation de l'association française d'urologie.

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Comité éditorial Giphar
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 26/01/2015

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