Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : en avant la recherche !

Maux de ventre, diarrhées, constipation…, derrière ces symptômes tabous se cachent parfois des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Depuis 2008, la fondation DigestScience lève des fonds pour faire avancer la recherche. Les explications de Stéphanie Lagny, chargée de communication à la fondation.
• Giphar Magazine : Quelles sont les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ?
• G.M. : Qu’est-ce qui provoque les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ?
• G.M. : Pourquoi avoir créé la fondation DigestScience ?
• G.M. : Quels sont les traitements d’avenir ?
• Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique : de quoi s’agit-il ?
Giphar Magazine : Quelles sont les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ?
Stéphanie Lagny : Les MICI regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique qui se caractérisent toutes les deux par une inflammation de la paroi digestive. Les MICI sont des maladies que l’on soigne, mais que l’on ne guérit pas. C’est pour cette raison qu’elles sont chroniques ; elles sont présentes toute la vie. Elles fonctionnent par poussées, où alternent périodes de crises et périodes tranquilles.
G.M. : Qu’est-ce qui provoque les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ?
S.L. : Pour l’instant, les causes des MICI n’ont pas été identifiées. Il existe une certaine sensibilité génétique, même si elle n’en fait pas des maladies génétiques pour autant. L’environnement semble jouer un rôle important, puisque l’incidence de la maladie tend à varier en fonction du temps et de l’espace ; la région Hauts-de-France semble être la plus touchée de notre territoire. L’âge moyen du diagnostic de la maladie est situé entre 15 et 25 ans, mais l’incidence chez les enfants entre 5 ans et 15 ans a explosé ces dernières années, sans que l’on ne sache pourquoi.
G.M. : Pourquoi avoir créé la fondation DigestScience ?
S.L. : Notre but est de mobiliser de nouvelles énergies pour faire avancer la recherche et mettre au point de nouveaux traitements pour enfin guérir les malades. Actuellement, nous travaillons à la mise en place d’une vaste étude épidémiologique pour mieux comprendre comment les facteurs environnementaux influent sur les maladies digestives. Les MICI représentent un enjeu majeur pour la santé publique au regard du nombre de personnes touchées : 200.000 personnes environ en France.
G.M. : Quels sont les traitements d’avenir ?
S.L. : Des études ont été menées sur les bactériophages, des virus qui s’attaquent à certaines bactéries du tube digestif afin de rétablir un équilibre dans le microbiote. Concernant les probiotiques, les résultats ont été très décevants mais de nouveaux espoirs sont fondés sur de nouveaux probiotiques à venir.
Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique : de quoi s’agit-il ?
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La maladie de Crohn induit une inflammation permanente qui peut toucher toutes les parties du tube digestif, de la bouche à l'anus, en passant par l'intestin grêle et le côlon qui sont les zones les plus fréquemment atteintes. Elle se manifeste le plus souvent par des diarrhées, des douleurs abdominales, une perte de poids, de la fièvre et de la fatigue. Les patients atteints par la maladie de Crohn ressentent également parfois une certaine urgence à aller aux toilettes.
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La rectocolite hémorragique se caractérise par des lésions continues le plus souvent superficielles qui débutent dans le rectum et peuvent s'étendre sur l'ensemble du côlon. Le symptôme le plus fréquent est la présence de sang dans les selles. Il peut s’accompagner d'émissions de glaires, de diarrhées, de douleurs abdominales... Les poussées sévères de la maladie sont susceptibles d’engendrer une perte de poids, une fatigue importante et de la fièvre. Des manifestations extra-intestinales (articulaires, cutanées, hépatiques...) ne sont pas à exclure.
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Merci à Stéphanie Lagny, chargée de communication à la fondation DigestScience, et au Dr François Castex, gastro-entérologue et hépatologue.

Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 26/09/2017