La cholécystite

La vésicule biliaire
La vésicule biliaire est un petit « sac » situé sous le foie, dont le rôle est de stocker et de concentrer la bile produite par celui-ci.
Cette bile est ainsi disponible pour la digestion, en particulier lors de repas copieux puisqu’elle sert essentiellement à digérer les graisses et l’alcool.
La formation de calculs
Lorsque la paroi de la vésicule est altérée, la bile stagne, se concentre et finit par former des cristaux. En s’agrégeant les uns aux autres, ils forment alors des « pierres au foie » (lithiases biliaires), qui peuvent mesurer jusqu’à 7 ou 8 cm.
Ces calculs sont composés, en proportions variables d’une personne à l’autre, de cholestérol, de calcaire et de sels biliaires. Ils peuvent provoquer l’obstruction du canal cystique, par lequel la bile s’évacue normalement.
La vésicule va alors gonfler, s’enflammer et provoquer une douleur intense : c’est ce qu’on appelle la cholécystite aiguë. La vésicule peut également devenir le siège d’une infection : en effet, lorsque des lithiases se forment, les bactéries présentes dans la bile stagnent et prolifèrent.
La cholécystite : une maladie fréquente
La présence de lithiases biliaires est loin d’être rare : on estime qu’environ 10 % de la population présente des calculs au niveau de la vésicule. Néanmoins, ces calculs n’entraînent pas nécessairement une gêne ou une douleur importante. Seul 1 % de la population doit être opéré pour des lithiases biliaires.
Les symptômes de la cholécystite
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Une douleur souvent intense
La cholécystite aiguë se traduit par l’apparition d’une douleur intense, généralement du côté droit de l’abdomen et au niveau de l’épigastre (entre les côtes).
Elle peut évoquer une sensation de « coup de poignard » dans le ventre et irradier dans le dos. La fièvre est souvent présente.
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Des signes avant-coureurs
La cholécystite aiguë est souvent précédée de légères plaintes digestives : sensation de « poids sur l’estomac » et gêne digestive après les repas, en particulier lorsqu’ils sont copieux.
Le diagnostic
Le diagnostic d’une cholécystite aiguë se fait généralement à partir d’une échographie qui permet de confirmer la présence de calculs.
Les facteurs de risque
La cholécystite peut toucher tout le monde. Il existe néanmoins une prédisposition familiale.
Les études montrent que l’amaigrissement brutal ou la grossesse sont également des facteurs favorisants.
Les traitements de la cholécystite
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La chirurgie: traitement de choix
La chirurgie est aujourd’hui le traitement de choix en cas cholécystite aiguë. Elle consiste à enlever la vésicule biliaire, qui n’est pas un organe vital. Lorsque la cholécystite date de plus de trois jours, un traitement par antibiotiques sera d’abord administré afin de neutraliser l’infection. L’opération sera pratiquée deux mois après. Si la cholécystite date de moins de trois jours, l’opération pourra être réalisée directement.
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L’ablation par laparoscopie
L’intervention par laparoscopie est aujourd’hui privilégiée : il n’y a donc pas d’ouverture de la paroi abdominale (laparotomie), sauf cas particuliers. Seule une petite incision est pratiquée afin d’introduire une mini caméra et des instruments chirurgicaux très fins. Cette intervention courante donne de très bons résultats... et prévient les récidives puisque la vésicule est entièrement enlevée !
Les complications de la cholécystite
Les principales complications de la cholécystite sont la migration des calculs dans le canal situé entre la vésicule et le duodénum (le cholédoque), qui peut alors s’infecter (angiocholite). L’inflammation du pancréas dont le canal principal se termine au même endroit que le cholédoque est une autre complication possible : on parle alors de pancréatite.
Vivre sans vésicule biliaire
La vésicule biliaire a un rôle secondaire dans le processus de digestion. L’ablation de la vésicule entraîne donc peu de conséquences dans la vie quotidienne.
Comparé aux désagréments liés aux calculs, votre confort digestif en sera même généralement amélioré !
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Source
Interview du Dr Frédéric Pierard, chirurgien digestif
